Compte rendu de la session d'été :
"Découvrir le Judaïsme, les Chrétiens à l'écoute"
Elle s'est déroulée du 17 au 22 Juillet 2012 au centre de La Hublais, près de Rennes.
Près de 200 personnes ont participé à cette session qui avait été organisée par l’Église Catholique des Diocèses de l'Ouest, dont Mgr D'Ornelas, Archevêque de Rennes est l’Évêque Métropolitain.Les Communautés juives de l'Ouest ont été depuis l'origine des partenaires associés au projet et leur présence active et engagée a manifesté concrètement leur désir de rencontres et de partages avec les chrétiens. Un compte rendu a été fait sur le site de l'AJCF http://www.ajcf.fr/spip.php?article1388.
Nous pourrions ici simplement rajouter notre sensibilité de chrétiens orthodoxes, si minoritaires au milieu de ce grand rassemblement.
Notons que l’AJCF[1] était
partenaire associée de cet événement. Le but de cette session était de faire
découvrir les enjeux du dialogue judéo-chrétien mais aussi le peuple juif
vivant aujourd’hui, à travers la présence des communautés juives et de
plusieurs rabbins. Voici parmi bien d’autres, quelques questions qui ont été
abordées : Comment la vocation d'Israël qui perdure depuis des siècles
est-elle perçue par les chrétiens ? Que pouvons-nous dire aujourd'hui de
l'élection d'Israël ? En quoi n'est-elle pas révolue ? Comment les
Eglises comprennent-elles leur rôle face à Israël qui a reçu en premier la
Torah au Sinaï ? Comment tenir compte dans nos relations avec ce peuple de la
place de la Shoah dans l'identité juive? Certains juifs nous ont dit qu’ils
étaient heureux de constater que les chrétiens peuvent se comporter en
fraternité avec eux, et qu’enfin ils ne se sentent plus seuls. Nous remercions
les Evêques membres de l’AEOF de nous avoir permis de nous y rendre en une
petite délégation orthodoxe. Notre
présence n’est pas passée inaperçue au milieu des 200 participants. Les
rencontres entre nos prêtres et les juifs et rabbins présents, bien que courtes
ont été cordiales et bienveillantes, dans le respect mutuel. La participation à
la prière synagogale du samedi matin a été pour nous un moment fort de
découverte. Les enseignements sur le shabbat, la vie religieuse juive et
l’observance des commandements de Dieu par amour ont permis de mesurer la
qualité spirituelle de cette tradition.
Sandrine
Caneri (vice présidente de l’AJCF) avait été invitée à s’exprimer devant
l’assemblée aux côtés du Pasteur Florence Taubmann (Présidente de l’AJCF- qui en fit de même pour les Églises issues de la Réforme), pour
expliquer comment l’Église orthodoxe se situe dans le cadre du dialogue.
Sandrine a insisté sur le trésor que sont les Pères de l’Église et que par
conséquent ils ne seront jamais mis de côté. Si certains de leurs écrits semblent
aujourd’hui dévaloriser le peuple juif, ou le mépriser, ce n’est pas pour
autant que les Églises orthodoxes seraient antijuives ou antisémites. Il s’agit
donc de recontextualiser les écrits des Pères qui furent composés en des
époques tout à fait différentes de la nôtre, et montrer pour certains d’entre
eux, leur caducité. Ce travail de discernement est indispensable pour que nous
puissions avancer dans ce dialogue tout en témoignant de la grandeur de ceux
qui ont fécondé la foi de l’Église et sur lesquels nous fondons toute notre
tradition.
Beaucoup
d’excellents échos de cette table ronde sont remontés jusqu’à nous. L’archevêque
Mgr D’Ornellas a même eu un petit échange personnel avec Sandrine Caneri pour
la remercier de remettre les Pères à l’honneur, (qui ont été un peu oubliés, disait-il,
chez les catholiques) et il l’encourageait à continuer ce travail, et même à
collaborer avec des prêtres catholiques car cela est nécessaire pour toutes les
Églises disait-il.
Notre
place au sein de ce dialogue semble donc importante et attendue. Sans doute
sera-t-il nécessaire de faire connaître plus largement notre travail au sein
des différentes paroisses orthodoxes en France pour inviter ceux qui
s’intéresseraient à ce dialogue à nous rejoindre, puisque nous savons qu’un tel
dialogue renforce et fortifie notre propre foi.