vendredi 14 septembre 2012

Compte rendu de la session d'été  :

 "Découvrir le Judaïsme, les Chrétiens à l'écoute"

 


Elle  s'est déroulée  du 17 au 22 Juillet 2012 au centre de La Hublais, près de Rennes.
 Près de 200 personnes ont participé à cette session qui avait été organisée par l’Église Catholique des Diocèses de l'Ouest, dont Mgr D'Ornelas, Archevêque de Rennes est l’Évêque Métropolitain.Les Communautés juives de l'Ouest ont été depuis l'origine des partenaires associés au projet et leur présence active et engagée a manifesté concrètement leur désir de rencontres et de partages avec les chrétiens.
Un compte rendu a été fait sur le site de l'AJCF http://www.ajcf.fr/spip.php?article1388.
Nous pourrions ici simplement rajouter notre sensibilité de chrétiens orthodoxes, si minoritaires au milieu de ce grand rassemblement.



Notons que l’AJCF[1] était partenaire associée de cet événement. Le but de cette session était de faire découvrir les enjeux du dialogue judéo-chrétien mais aussi le peuple juif vivant aujourd’hui, à travers la présence des communautés juives et de plusieurs rabbins. Voici parmi bien d’autres, quelques questions qui ont été abordées : Comment la vocation d'Israël qui perdure depuis des siècles est-elle perçue par les chrétiens ? Que pouvons-nous dire aujourd'hui de l'élection d'Israël ? En quoi n'est-elle pas révolue ?  Comment les Eglises comprennent-elles leur rôle face à Israël qui a reçu en premier la Torah au Sinaï ? Comment tenir compte dans nos relations avec ce peuple de la place de la Shoah dans l'identité juive? Certains juifs nous ont dit qu’ils étaient heureux de constater que les chrétiens peuvent se comporter en fraternité avec eux, et qu’enfin ils ne se sentent plus seuls. Nous remercions les Evêques membres de l’AEOF de nous avoir permis de nous y rendre en une petite délégation orthodoxe. Notre présence n’est pas passée inaperçue au milieu des 200 participants. Les rencontres entre nos prêtres et les juifs et rabbins présents, bien que courtes ont été cordiales et bienveillantes, dans le respect mutuel. La participation à la prière synagogale du samedi matin a été pour nous un moment fort de découverte. Les enseignements sur le shabbat, la vie religieuse juive et l’observance des commandements de Dieu par amour ont permis de mesurer la qualité spirituelle de cette tradition.

            Sandrine Caneri (vice présidente de l’AJCF) avait été invitée à s’exprimer devant l’assemblée aux côtés du Pasteur Florence Taubmann (Présidente de l’AJCF- qui en fit de même pour les Églises issues de la Réforme), pour expliquer comment l’Église orthodoxe se situe dans le cadre du dialogue. Sandrine a insisté sur le trésor que sont les Pères de l’Église et que par conséquent ils ne seront jamais mis de côté. Si certains de leurs écrits semblent aujourd’hui dévaloriser le peuple juif, ou le mépriser, ce n’est pas pour autant que les Églises orthodoxes seraient antijuives ou antisémites. Il s’agit donc de recontextualiser les écrits des Pères qui furent composés en des époques tout à fait différentes de la nôtre, et montrer pour certains d’entre eux, leur caducité. Ce travail de discernement est indispensable pour que nous puissions avancer dans ce dialogue tout en témoignant de la grandeur de ceux qui ont fécondé la foi de l’Église et sur lesquels nous fondons toute notre tradition.

            Beaucoup d’excellents échos de cette table ronde sont remontés jusqu’à nous. L’archevêque Mgr D’Ornellas a même eu un petit échange personnel avec Sandrine Caneri pour la remercier de remettre les Pères à l’honneur, (qui ont été un peu oubliés, disait-il, chez les catholiques) et il l’encourageait à continuer ce travail, et même à collaborer avec des prêtres catholiques car cela est nécessaire pour toutes les Églises disait-il.

            Notre place au sein de ce dialogue semble donc importante et attendue. Sans doute sera-t-il nécessaire de faire connaître plus largement notre travail au sein des différentes paroisses orthodoxes en France pour inviter ceux qui s’intéresseraient à ce dialogue à nous rejoindre, puisque nous savons qu’un tel dialogue renforce et fortifie notre propre foi.


[1] Amitié Judéo-Chrétienne de France.