mardi 16 décembre 2014

Compte rendu d'une session entre juifs et chrétiens - Découvrir le judaïsme



« Découvrir le Judaïsme »
session d'Angers, août 2014

Voici quelques points de vue de chrétiens orthodoxes ayant participé à la session estivale de découverte du Judaïsme, organisée par le diocèse catholique d'Angers et la communauté juive locale. Une vingtaine d'orthodoxes y étaient présents, issus de diverses juridictions ((Métropole roumaine, antiochienne, diocèse Serbe).

Découvrir le Judaïsme : les chrétiens à l’écoute.


La rencontre a commencé par l’intervention de Franklin Rausky, enseignant juif, qui restera pour moi la plus marquante et d’une grande et belle pédagogie.
Franklin Rausky a repris la typologie des quatre enfants présents autour de la table pascale (Seder de Pâques) : celui qui pose de bonnes questions, celui qui se désolidarise de sa communauté (le pervers) en demandant ce que cette soirée et ce mémorial (et plus que mémorial) signifie "pour vous" (il ne s'inclut donc pas dans la communauté), celui qui est fasciné et naïf mais ne pose pas de vraies questions et celui qui ne sait pas questionner.
Il a parlé de la transmission et de la nécessité pour tout enseignant de se mettre à la portée de son élève, de savoir susciter des questions, mais aussi de savoir répondre même à un questionnement hostile, car les nouvelles générations remettent en question leurs aînés et ne sont jamais monolithiques. Nécessité également pour éviter les "conflits" de générations que les "anciens" soient à l'écoute des "jeunes" et pour les "jeunes" de recevoir l'expérience des "anciens": donc que chaque génération aille à la rencontre l'une de l'autre.
D’autres moments marquants ont été les témoignages d’Eva et Louis Pidhorz et de Myriam Berdugo sur le vécu quotidien de l’observance des mitzvot (prescriptions contenues dans la loi juive). L’état d’esprit serein et libre de ces interventions a su dépasser les nombreux préjugés concernant le « joug » et la contrainte trop souvent associés à ces pratiques. Le sens et l’état d’esprit de la recherche de relation et d’écoute de Dieu étaient mis en valeur.
Comment susciter des questions, des ouvertures, chez nous chrétiens qui, trop souvent, ne savons pas nous poser de questions sur les sources et l’héritage juifs de notre Église ?
Des chrétiens à l’écoute donc…. Mais que signifie cette écoute ?
Pourquoi reléguer les Pères de l’Eglise à des figures négatives qui ont fait le lit de l’antijudaïsme chrétien et ne pas faire appel à toute la richesse de ces sages ? Comment espérer nous reconnecter à nos racines juives en coupant les branches des Pères les premiers à se greffer sur elles ? Et, pour reprendre les mots de Franklin Rausky,  « parce que la transmission n’est pas celle d’un paquet de vieux vêtements qui passent d’une génération à l’autre », mais qu’il s’agit d’une tradition vivante, il nous faut renouveler notre lecture et notre approche des Pères sans les diaboliser et sans les idéaliser non plus. Là se trouvent sans doute la mission et l’apport spécifiquement orthodoxes dans le dialogue

Le concile Panorthodoxe en préparation pour 2016 saura t il prendre cette question et ses enjeux à bras le corps ou se contentera-t-il de remuer la poussière de vieilles questions obsolètes ?... Là plus encore qu’ailleurs, il s’agira de mettre en pratique les enseignements de monsieur Rausky : nouvelle et ancienne génération se devant d’aller au devant l’une de l’autre. « Le bonheur ne passe pas par la destruction de l’Ancien monde » (et donc des Pères) et l’ancienne génération doit accepter le questionnement et le renouvellement des enseignements patristiques… sous peine de sclérose, d’archaïsme  et d’anathème comme l’annonce le prophète Malachie…

Concernant les prises de consciences et changements à effectuer par et dans l’Église orthodoxe, je reprendrai trois points évoqués par le Père Remaud dans son intervention du 16 juillet : la nécessité urgente pour nous, chrétiens orthodoxes comme catholiques, de cesser de nous considérer supérieurs aux juifs : «  le chrétien succombe facilement à la tentation de regarder de haut ceux qui, dans son esprit, en sont encore à une étape qu’il a lui-même dépassée, ou qu’il croit avoir dépassée. Le juif en serait à un stade moins avancé que le chrétien dans l’histoire religieuse de l’humanité. » La nécessité de chercher à connaître et comprendre avec bienveillance les raisons pour lesquelles les juifs n’ont pas accepté l’Evangile sans les réduire à un légalisme réducteur et l’application de lois contraignantes et sans intérêt …. Cette vision, réductrice entre toute, doit pouvoir changer sous le regard neuf porté sur les mitzvot (commandements), par l’étude objective et symbolique. Nécessité de comprendre leur attachement à la terre de Canaan et à ne pas exporter dans cette étude les préjugés politiques liés au conflit israélo-palestinien…

Je conclurai ce compte rendu par le petit regret de n’avoir pu participer à tous les offices de la synagogue par manque de place et mesures de sécurité…. Le shabbat avec toutes ses étapes, vécu il y deux ans à la Hublais donnait une saveur toute particulière à ce temps joyeux et béni et ce en particulier grâce aux enseignements clairs et profonds du rabbin Yehuda Berdugo dont on aurait ici souhaité profiter de manière plus complète.

Mireille Cohen (métropole roumaine)

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Quelques remarques à la suite de la session de juillet 2014 à Angers

Enseignement pour le monde orthodoxe :
Tout d’abord, le constat d’un très grand décalage dans l’avancée de la réflexion entre les orthodoxes et les membres de l’Église de Rome. Ces derniers ont engagé ce dialogue depuis déjà plus de 80 ans (je fais allusion aux initiatives prises par Jules Isaac), alors que, nous orthodoxes, nous sommes sur un terrain pratiquement vierge (sauf quelques rares exceptions…).
L’importance du sujet n’est d’ailleurs pas encore acquise et je m’en suis aperçu lors d’un échange entre nous à la fin du colloque. En effet, la lecture et la méditation des textes biblique à la lumière de l’hébreu, et plus généralement de toute la tradition orale (talmud entre autres,) constitue un champ immense à explorer dans la continuité entre autres d’Origène qui, lui, était imprégné de culture juive.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un véritable travail universitaire est à entreprendre, ne serait-ce que pour relire les écrits de nos Pères en contextualisant tous les textes qui sont porteurs de ce que nous percevons aujourd’hui comme antijuifs, en priorité les textes liturgiques (mais aussi les homélies des Pères et les textes doctrinaux). Cette démarche conforterait ainsi l’importance que, nous orthodoxes, portons à la Tradition avec grand T (en référence aux Pères), dans sa dimension vivante et, Dieu aidant, toujours renouvelée et reformulée (autrement dit une vraie tradition orale comme savent si bien la décrire nos frères juifs).

La place des orthodoxes au sein de l’AJCF :
Cette question découle de ce qui été dit ci-dessus et il apparaît maintenant évident que le positionnement est subtil dans notre contexte franco-français, où la posture minoritaire de notre communauté orthodoxe nous oblige à beaucoup de modestie. Mais nous le savons bien dans la recherche de la Vérité, les notions de majorité et de minorité n’ont pas leur place. La question est de l’ordre de la Foi.
Concrètement, le travail qui consiste à nommer avec grande clarté ce qui nous différencie de nos frères de l’Église de Rome dans la relation avec les Juifs est un travail préliminaire qui me semble indispensable. Il doit être entrepris à la fois discrètement, pour que notre liberté d’expression ne soit pas entravée, et pour ne pas être entraînés malgré nous (compte tenu de la disproportion des effectifs) dans une grande confusion. Ce travail servira de piliers sur lesquels un vrai dialogue pourrait, alors, s’établir. Par exemple : l’importance de l’oral, l’importance du rite dans la tradition orthodoxe… Ce n’est que, en ayant exprimé avec clarté ce qui nous différencie, qu’un vrai dialogue devient possible.
Mais, si telle était l’orientation retenue, la voie est étroite entre cette démarche envisagée et l’enfermement dans une certaine « superbe » de celui qui pense détenir La Vérité, attitude qui constitue le péché traditionnel de l’Orthodoxie…
Une clé (parmi d’autres) pour un œcuménisme chrétien :
Enfin et en guise de conclusion, et même si à première vue cela va sembler contradictoire avec ce que j’ai exprimé plus haut, je crois que la démarche œcuménique est très enrichie par ces travaux en commun, où l’élément central est la relation que, comme chrétiens, nous entretenons et développons avec nos frères juifs, et non l’étude en commun de ce qui nous différencie ou nous réunit. L’intérêt du sujet de la relation avec nos frères juifs pour tous ceux qui ont participé à ce colloque est une évidence, sinon ils ne seraient pas venus même comme participants. Par ailleurs, la démarche œcuménique et la recherche de la pleine communion des Églises est aussi un sujet auquel je crois, et qui, avec l’aide de Dieu, peut avancer dans l’écoute et le dialogue franc. Mais je crois aussi que c’est en travaillant ensemble sur des sujets communs que nos différences peuvent être identifiées et exprimées au détour d’une autre problématique et non dans une confrontation stérile d’idées et de concepts ou de lecture de l’histoire. N’est-ce pas le Pape François qui disait que l’œcuménisme se construit dans le développement des relations entre des personnes et non dans des échanges de concepts entre théologiens (sans être du mot à mot, telle était, je crois, la pensée qu’il exprimait) ?  Faire ensemble ce travail de développement des relations avec le judaïsme est beau champ d’application.
Cela peut paraître contradictoire avec la nécessité que j’ai exprimé plus haut de travailler dans un premier temps à ce qui nous différencie (mais il est possible d’œuvrer de façon simultanée sur les deux registres). S’il s’agissait là d’une belle antinomie, c’est au cœur même des antinomies acceptées que l’on change de plan et que le nouveau peut apparaître, autrement dit, que l’Esprit Saint peut œuvrer. Ne serait-pas là déjà un peu la Résurrection ?
+ Marc Génin (diocèse serbe)

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Dans le cadre des amitiés judéo-chrétiennes, du 15 au 20 juillet 2014, au "Bon Pasteur" à Angers a eu lieu sur le thème de la transmission, la 3e session où chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants étaient invités à dialoguer avec les membres de la communauté juive.
Le fil conducteur de ce dialogue se trouve dans les versets du psaume 78,v.3-5 : »ce que nous avons entendu, ce que nous connaissons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons pas à leurs fils, à la génération future rapportant les louanges de Hachem, sa puissance et les merveilles qu'Il accomplit… Il commande à nos pères de les transmettre à leurs fils ».
Ces quelques lignes rendent compte de la journée du vendredi, au cours de laquelle j’ai rejoint nos amis orthodoxes présents à cette session et pris part aux activités avec Léone Monzo de Nantes, dont le cheminement dans l'étude de la première alliance et du texte hébraïque depuis une quinzaine d'années était réveillée par les intervenants de cette journée.
Comme chaque jour, ce vendredi a démarré par la célébration des matines orthodoxes où tous les participants à la session étaient conviés, matines célébrées par le père Vasile Mihoc, prêtre orthodoxe roumain et deux autres prêtres présents.

À 9h00, la première conférence est donnée par le rabbin Philippe Haddad, enseignant, aumônier de la jeunesse du Consistoire parisien, très actif dans le dialogue judéo-chrétien, sur le thème :"transmettre le désir de transmettre". Son exposé s'appuie sur deux piliers, la Torah orale, la Torah écrite, à méditer jour et nuit dans une ouverture rigoureuse, une ouverture d'amour.
La torah écrite donne le total de l'interprétation et une ouverture rigoureuse, dans un esprit d'amour : aimer ses ennemis. La non agressivité n'est-elle pas la base de toute religion ?
La transmission par l'éducation des enfants est essentielle. Elle doit être pensée pour "être comprise par un enfant de trois ans" selon Rachi. Père et mère doivent connaître la Torah écrite pour la transmettre et avoir désir et volonté de cette transmission.
Les enfants sont présents à toutes les fêtes juives : dans la cérémonie de Pâques, c'est l'enfant qui pose les questions ; ils sont aussi associés à Hanouka, la fête des lumières et l'entrée dans l'âge adulte est marquée par la bar-mitsva, ce qui littéralement signifie qu’il devient "fils des commandements de la Torah".
Il concluait sa conférence en parlant d'un 21e siècle "inter-religieux".

À 10h45, la seconde conférence était donnée par le père Philippe Loiseau, exégète catholique, de la faculté de théologie d'Angers.
Son thème :"la transmission dans le Nouveau testament", pour devenir "parole vivante" du Père ou "torah vivante", sous l'inspiration de l'Esprit Saint, afin de mettre en pratique les paroles et les commandements du Seigneur (Matthieu VII, 21-27).
Dans une analyse serrée des Évangiles et en s’appuyant sur la littérature rabbinique, il montre que Jésus était un Juif pratiquant, enraciné dans le Judaïsme de son temps, foncièrement respectueux de la Loi  et que l'enseignement s'est toujours fait dans une perspective de transmission, ne dérogeant pas aux règles du judaïsme.

Après le déjeuner, l'après-midi débutait par des ateliers à thèmes différents.
Leone a participé à l'atelier animé par Sandrine Caneri, orthodoxe, chargée des relations avec le judaïsme par l'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France. Son thème :"lien entre judaïsme et christianisme orthodoxe". Elle rapporte : «  Le père Vasile Mihoc, théologien orthodoxe réputé, rejoignit notre groupe et l'atelier devint rayonnant du "dit" de ces deux voix. Leur dialogue et les échanges sur le thème de l'atelier furent très enrichissants ».
Dans le même temps, je participais à l'atelier traitant du thème : "la diversité du judaïsme". Cet atelier, animé par Liliane Apotheker, a montré le cheminement historique et les voies spirituelles complémentaires du judaïsme actuel. En préambule, elle rappelle que "la diversité est vivifiante et que la certitude d'une vérité est mortifère". Le courant majeur du judaïsme orthodoxe n'est pas monolithique, il y a plusieurs courants (ashkénazes et séfarades).
Il est important de se rappeler que judaïsme signifie "peuple avec une religion". L'orthodoxie peut être vue comme un "congélateur", mais sans ce mouvement, que serait devenu le judaïsme ? Deux courants récents sont d'une part le judaïsme "néo-orthodoxe", né en Allemagne au 19e siècle. Il est plus conscient d'une intégration, on adopte la langue du pays, on s'intéresse aux préoccupations sociales, on donne une place significative aux femmes. Une autre branche nouvelle, est le judaïsme libéral, (MJLF, en France) qui  peu à peu revient à plus de pratique.
Pour être complet, il faut aussi citer le judaïsme "Massorti" qui représente une voie médiane entre orthodoxie et libéralisme (la Loi, la pratique religieuse, le souci de l'autre). L'engagement dans le dialogue inter-religieux fait aussi partie de ses préoccupations.

Ce fut une journée pleine d'enseignements et de rencontres où l'on a ressenti le lien fondamental qui nous rattache au Dieu unique. Nous regrettons de n'avoir pu assister ce vendredi soir à l'office d'entrée en shabbat, ni d'avoir pu être le dimanche matin à la divine liturgie orthodoxe qui réunissait avec les participants de la session, des orthodoxes angevins.

Guy Lumeau (Archevêché – Angers)

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vendredi 12 décembre 2014

Une nouvelle étude biblique publiée aux éditions du Cerf


« Rencontre de Rebecca au puits », 

par Sandrine Caneri


Une recension d’Olga Lossky

Peu d’études s’intéressent à ce jour aux sources juives de notre tradition chrétienne, en particulier à l’interprétation rabbinique des Écritures comme susceptible d’enrichir notre propre vision de la Bible. Par son ouvrage Rencontre de Rebecca au puits, Sandrine Caneri vient palier ce manque en présentant le regard croisé des Rabbins et des Pères concernant la péricope Gn. 24, 10-21, qui raconte la rencontre du serviteur d’Abraham avec Rebecca.

Dans sa préface au livre, le Père Jean Breck justifie la démarche de l’auteur : « Cette façon de lire l’Ancien Testament qui n’est pas coupé du Nouveau Testament, comme nous le faisons trop souvent aujourd’hui, est profondément enracinée dans l’esprit patristique. Il y a dans l’Ancien Testament un fond indispensable pour saisir le sens et littéral et spirituel du Nouveau Testament. […] La méthodologie développée ici pour révéler cette théorie est non seulement bonne, mais essentielle pour toute œuvre exégétique. »
Vice-Présidente de l’Amitié-Judéo-Chrétienne-de-France, Sandrine Caneri est une bibliste orthodoxe qui a étudié de façon approfondie la tradition Juive.
Elle commence ici par établir la proximité des versions hébreu et grecque du texte, avant de proposer un corpus restreint dans le temps d’auteurs juifs et chrétiens ayant commenté la péricope, ainsi que trois Targumim (traductions interprétatives de la Bible en langue vernaculaire, menées à différentes époques du Judaïsme). Vient ensuite l’analyse de ces commentaires, regroupée en sept thèmes, d’où il ressort à la fois la proximité et la complémentarité entre les interprétations rabbiniques et patristiques.
Cette convergence des deux traditions culmine dans la dernière partie de l’étude, qui s’intéresse au vécu liturgique tiré de la péricope. L’auteur présente une mosaïque de la scène, montrant combien l’iconographie byzantine peut être vue comme un Targum de l’Écriture, ainsi que le sens du couple Isaac-Rebecca dans les prières du mariage, qu’elle rapproche avec une analyse des prières du Shabbat où le couple des patriarches est également très présent. « L’Orient chrétien des Pères et la Tradition juive encore de nos jours chantent, à leur insu peut-être, des mélodies qui s’harmonisent », en conclut l’auteur. La lecture de cette étude, à la fois d’une grande rigueur d’analyse et abordable par un large public, nous en convainc.
L’ouvrage révèle un champ quasi vierge d’investigations et suggère la richesse d’une démarche comparative entre les traditions juive et chrétienne, tant sur le plan biblique que liturgique. Un tel travail nous amène non seulement à mieux connaître notre propre tradition à la lumière d’Israël, mais encore à découvrir à quel point nos frères juifs nous sont proches dans le vécu contemporain de leur tradition.
La postface du Rabbin Rivon Krygier est à ce titre significative : "le travail de Sandrine Caneri est également prometteur, car, comme on peut s’en rendre compte avec l’échantillon de lecture comparative qu’elle nous propose, nous sommes encore au tout début d’une approche synoptique systématique de l’exégèse qui mériterait d’être étendue avec la même rigueur et exigence sur l’ensemble des textes bibliques. J’ajouterai aussi : de se déployer avec la même probité ou tout simplement la capacité de se défaire de tout esprit triomphaliste qui chercherait à travers le recours à la comparaison à donner raison ou même la note d’excellence à sa propre tradition religieuse. C’est ce que le climat apaisé entre Juifs et Chrétiens autorise et exige désormais. (...)
Je n’ai pas fini d’écrire cette postface que déjà je pressens – en tout cas je l’appelle de mes vœux – que Sandrine Caneri saura poursuivre son œuvre de rapprochement des sources et des cœurs."